[Juste, tu a une compagne ? (la question qui tue) *meurs*]
Je levai la tête et détaillai du regard la vieille écurie. La grande bâtisse, autrefois habitée par des bipèdes et leurs chevaux domestiqués était vide. Une partie du toit était effondré. La vieille écurie portait bien son nom. Pourquoi étais-je ici ? J'avais toujours eu envie d'explorer le vieux bâtiment. Aujourd'hui, aucun corvée ne m'attendait et j'en avais profité. Donc je me tenait droite comme un i devant l'édifice, ayant hâte de pouvoir fureter dans la vieille écurie. Impatiente, je finis par y aller, ignorant la légère angoisse qui s'emparait de moi. Secouant ma crinière, je passai donc la porte abîmée, essayant tant bien que mal de ne pas faire résonner mes sabots sur le sol dur de l'écurie. Je restai sur le seuil en attendant que mes yeux soient habitués à l'obscurité. Quand ce fut fait, j'avançai timidement de quelques pas. Soudain, un cri perça le silence :
" - Aïe ! "
Un grand bruit sourd suivit le cri -cri d'un cheval-. Surprise et, je l'avoue, apeurée, je couchai les oreilles sur mon crâne et essayai de trouver d'où venaient ces bruits. Je ne mis pas longtemps à voir un bel étalon tricolore. Ses muscles roulaient sous son pelage noir, marron et blanc. Il avait frappé un seau, qui avait roulé un peu plus loin. Soudain, un de mes sabots claqua sur le sol, produisant un bruit qui résonna dans la grande bâtisse vide. Lorsque l'étalon tourna la tête, je pus apercevoir ses yeux vairons : l'un ambré, l'autre d'un bleu clair, argentin, presque translucide. Aucun doute, il m'avait vue. Où au moins entendue. Je sortis de l'ombre et m'approcha du mâle tricolore. Un rayon de soleil caressa mon dos et je m'arrêtai à trois pas de l'étalon. D'habitude, je n'étais pas timide, mais j'avoue que là j'étais intimidée par la stature de l'autre cheval. Décidant de ne rien montrer, je pris la parole d'un ton posé mais presque sec :
" - Bonjour. Qui es tu ? "
C'était nul. Je l'avoue, comme question c'était nul. Mais je n'avais rien d'autre à dire. J'attendis donc calmement -mais prête à fuir où à me battre- que l'étalon tricolore réponde...